fr. Rég. Garrigou-Lagrange, O.
P.
Pour comprendre ce que doit être le
fonctionnement de l'organisme spirituel, il importe de bien distinguer, au-dessous
des vertus théologales, les vertus morales acquises décrites déjà par les
moralistes de l'antiquité païenne et qui peuvent exister sans l'état de grâce,
et les vertus morales infuses ignorées des moralistes païens et décrites dans
l'Évangile. Les premières, comme leur nom l'indique, s'acquièrent par la
répétition des actes sous la direction de la raison naturelle plus ou moins
cultivée. Les secondes sont dites infuses, parce que Dieu seul peut les
produire en nous; elles ne sont pas le résultat de la répétition de nos actes,
nous les avons reçues au baptême, comme parties de l'organisme spirituel, et
l'absolution nous les rend si nous avons eu le malheur de les perdre. Les
vertus morales acquises, connues des païens, ont un objet accessible à la raison
naturelle; les vertus morales infuses ont un objet essentiellement surnaturel,
proportionné à notre fin surnaturelle, objet qui serait inaccessible sans la
foi infuse à la vie éternelle, à la gravité du péché. à la valeur rédemptrice
de la Passion du Sauveur, au prix de la grâce et des sacrements[1].
Par rapport à la vie intérieure, nous parlerons
d'abord des vertus morales acquises, puis des vertus morales infuses et enfin
des rapports des unes avec les autres.
Les vertus morales acquises
Élevons-nous progressivement des degrés
inférieurs de la moralité naturelle à ceux de la moralité surnaturelle. Notons
d'abord, avec saint Thomas, que chez l'homme en état de péché mortel il y a
souvent de fausses vertus, comme la tempérance de l'avare; il la pratique non
par amour du bien honnête et raisonnable, non pour vivre selon la droite
raison, mais par amour de ce bien utile qu'est l'argent. De même s'il paie ses
dettes, c'est plutôt pour éviter les frais d'un procès que par amour de la justice.
Au-dessus de ces fausses vertus, il peut y
avoir, même chez l'homme en état de péché mortel, de vraies vertus morales
acquises. Plusieurs pratiquent la sobriété pour vivre raisonnablement, pour le
même motif paient leurs dettes, et donnent quelques bons principes à leurs
enfants.
Mais tant que l'homme reste en état de péché
mortel, ces vraies vertus restent à l'état de disposition peu stable (in statu
dispositionis facile mobilis), elles ne sont pas encore à l'état de vertu
solide (difficile mobilis). Pourquoi? Parce que tant que l'homme est en état de
péché mortel, sa volonté est habituellement détournée de Dieu ; au lieu de
l'aimer par-dessus tout, le pécheur s'aime lui-même plus que Dieu. D'où une
grande faiblesse pour accomplir le bien moral, même celui d'ordre naturel.
De plus les vraies vertus acquises, qui sont en
l'homme en état de péché mortel, manquent de solidité, parce qu'elles ne sont
pas connexes, parce qu'elles ne sont pas assez appuyées par les vertus morales
voisines qui souvent font défaut. Par exemple tel soldat, naturellement
incliné aux actes de bravoure et qui s'est montré souvent courageux, est porté
aussi à s'enivrer. Et alors il arrive que, certains jours, par intempérance, il
manque à la vertu acquise de force et néglige ses devoirs essentiels de soldat[2].
Cet homme, si porté par tempérament à être
courageux, n'a pas la vertu de force à l'état de vertu. L'intempérance le fait
manquer à la prudence, même dans le domaine de la vertu de force. La prudence,
qui doit diriger toutes les vertus morales, suppose en effet que notre volonté
et notre sensibilité sont habituellement rectifiées vis-à-vis de là fin de ces
vertus. Celui qui conduit plusieurs chevaux attelés à un char a besoin que
chacun d'eux soit déjà dressé et docile. Or la prudence est comme le conducteur
de toutes les vertus morales, auriga virtutum, et elle doit les avoir pour
ainsi dire toutes en main. L'une ne va pas sans l'autre : elles sont
connexes dans la prudence qui les dirige.
Par suite, pour que les vraies vertus acquises
ne soient plus seulement à l'état de disposition peu stable, pour qu'elles
soient à l'état de vertu déjà solide (in statu virtutis), il faut qu'elles
soient connexes, et, pour cela, il faut que l'homme ne soit plus en état de
péché mortel, mais que sa volonté soit rectifiée vis-à-vis de la fin dernière.
Il faut qu'il aime Dieu plus que soi, au moins d'un amour d'estime, réel et
efficace, sinon d'un amour senti. Et cela n'est pas possible sans l'état de
grâce et la charité[3].
Mais après la justification ou conversion, ces
vraies vertus acquises peuvent arriver à être des vertus stables (in statu
virtutis); elles peuvent devenir connexes, s'appuyer les unes sur les autres.
Enfin, sous l'ïnflux de la charité infuse, elles deviennent le principe d'actes
méritoires de la vie éternelle. Quelques théologiens, comme Duns Scot, ont
même pensé à cause de cela qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait en nous des
vertus morales infuses.
Les vertus morales infuses
Les vertus morales acquises, dont nous venons de
parler, suffisent-elles, sous l'influence de la charité, à constituer l'organisme
spirituel des vertus dans le chrétien? Est-il nécessaire que nous recevions des
vertus morales infuses?
Conformément à la Tradition, et à une décision
du Pape Clément V, au Concile de Vienne[4],
le catéchisme du Concile de Trente, 2e P., sur le baptême et ses effets,
répond : « La grâce (sanctifiante), que le baptême communique, est
accompagnée du glorieux cortège de toutes les vertus, qui, par un don spécial
de Dieu, pénètrent dans l'âme en même temps qu'elle. » C'est un effet admirable
de la Passion du Sauveur, qui nous est appliquée par le sacrement de
régénération.
Il y a du reste à cela une très haute
convenance, bien mise en relief par saint Thomas[5].
Il faut, remarque-t-il, que les moyens soient proportionnés à la fin. Or par
les vertus théologales infuses nous sommes élevés et rectifiés vis-à-vis de la
fin dernière surnaturelle. Il convient donc hautement que nous soyons élevés et
rectifiés par des vertus morales infuses vis-à-vis des moyens surnaturels
capables de nous conduire à notre fin surnaturelle.
Dieu ne pourvoit pas moins à nos besoins dans
l'ordre de la grâce que dans celui de la nature. Si donc dans ce dernier il
nous a donné la capacité de parvenir à pratiquer les vertus morales acquises,
il convient grandement que, dans l'ordre de la grâce, il nous donne des vertus
morales infuses.
Les vertus morales acquises ne suffisent pas
dans le chrétien pour qu'il veuille comme il convient les moyens surnaturels
ordonnés à la vie éternelle. Il y a en effet, dit saint Thomas[6],
une différence essentielle entre la tempérance acquise, déjà décrite par les
moralistes païens, et la tempérance chrétienne dont parle l'Évangile. Il y a
ici une différence analogue à celle d'une octave, entre deux notes musicales de
même nom, séparées par une gamme complète.
Comme le remarque saint Thomas[7],
la tempérance acquise a une règle et un objet formel différents
de ceux de la tempérance infuse. Elle garde le juste milieu dans la nourriture pour
vivre raisonnablement, pour ne pas nuire à la santé, ni à l'exercice de
notre raison. La tempérance infuse au contraire garde un juste milieu supérieur
dans l'usage des aliments, pour vivre chrétiennement, comme un enfant de
Dieu, en marche vers la vie toute surnaturelle de l'éternité. La seconde
implique ainsi une mortification plus sévère que la première, elle demande,
comme le dit saint Paul, que l'homme châtie son corps et le réduise en
servitude[8],
pour devenir, non pas seulement citoyen vertueux dans la vie sociale
d'ici-bas, mais « concitoyen des saints, et membre de la famille
de Dieu[9]
».
Il y a la même différence entre la vertu acquise
de religion qui doit rendre à Dieu, auteur de la nature, le culte qui lui est
dû, et la vertu infuse de religion, qui offre à Dieu, auteur de la grâce, le
sacrifice essentiellement surnaturel de la messe, lequel perpétue en substance
celui de la Croix.
Entre l'une et l'autre de ces vertus de même
nom, il y a même plus que la différence d'une octave, il y a une différence
d'ordres, si bien que la vertu acquise de religion ou celle de
tempérance pourrait toujours croître par la répétition des actes, sans jamais
atteindre la dignité du moindre degré de la vertu infuse de même nom.
C'est une tonalité toute différente; l'esprit, qui anime la lettre, n'est plus
le même. D'une part c'est seulement l'esprit de la droite raison, de l'autre
c'est l'esprit de foi, qui vient de Dieu.
Ce sont deux objets formels et deux motifs
d'action fort différents. La prudence acquise ignore les motifs surnaturels
d'action; la prudence infuse les connaît : procédant, non pas
seulement de la raison, mais de la raison éclairée par la foi infuse, elle
connaît l'élévation infinie de notre fin dernière surnaturelle, Dieu vu face à
face; elle connaît, par suite, la gravité du péché mortel, le prix de la grâce
sanctifiante et des grâces actuelles à demander chaque jour pour persévérer, le
prix des sacrements à recevoir. Tout cela, la prudence acquise l'ignore, car
c'est d'ordre essentiellement surnaturel.
Quelle différence entre la modestie
philosophique décrite par Aristote et l'humilité chrétienne qui suppose la
connaissance des deux dogmes de la création ex nihilo et de la nécessité
de la grâce actuelle pour faire le moindre pas en avant dans la voie du
salut !
Quelle distance aussi entre la virginité de la
vestale chargée d'entretenir le feu sacré, et celle de la vierge chrétienne qui
consacre son corps et son cœur à Dieu, pour suivre plus parfaitement
Notre-Seigneur Jésus-Christ !
Ces vertus morales infuses sont la prudence
chrétienne, la justice, la force, la tempérance et celles qui les accompagnent
comme la douceur, l'humilité. Elles sont connexes avec la charité, en ce
sens que la charité, qui nous rectifie vis-à-vis de la fin dernière
surnaturelle, ne peut pas exister sans elles, sans cette multiple
rectification vis-à-vis des moyens surnaturels du salut. De plus celui qui, par
un péché mortel, perd la charité, perd les vertus Infuses, car du fait qu'il se
détourne de la fin surnaturelle, il perd la rectification infuse vis-à-vis dés
moyens proportionnés à cette fin. Il ne s'ensuit pas cependant, qu'il perde la
foi et l'espérance, ni qu'il perde, les vertus acquises, mais celles-ci cessent
d'être en lui stables et connexes. Celui en effet qui est en état de péché
mortel n'aime plus que Dieu et tend par égoïsme à manquer à ces devoirs même
dans l'ordre naturel.
Rapports des vertus morales infuses et des
vertus morales acquises
D'après ce qui précède on s'explique les
rapports de ces vertus et leur subordination.
Tout d'abord la facilité des actes vertueux
n'est pas assurée de la même manière par les vertus morales infuses et
par les vertus morales acquises. Les infuses donnent une facilité intrinsèque,
sans exclure toujours les obstacles extrinsèques, qui sont écartés
par la répétition des actes qui engendre les vertus acquises.
On s'en rend compte aisément lorsque, par
l'absolution, les vertus morales infuses, unies à la grâce sanctifiante et à
la charité, sont rendues à un pénitent qui, tout en ayant l'attrition de ses
fautes, n'a pas les vertus morales acquises. C'est ce qui arrive par exemple
dans le cas de celui qui a l'habitude de s'enivrer et qui vient se confesser
avec une attrition suffisante, pour Pâques. Par l'absolution il reçoit, avec la
charité, les vertus morales infuses, y compris la tempérance. Mais il n'a point
la tempérance acquise. La vertu infuse qu'il reçoit lui donne une certaine
facilité intrinsèque à exercer les actes obligatoires de sobriété; mais cette
vertu infuse n'exclut pas les obstacles extrinsèques, qu'écarterait la
répétition des actes qui engendrent la tempérance acquise[10].
Aussi ce pénitent doit-il sérieusement veiller sur lui pour éviter pénitent
occasions qui le feraient retomber dans son péché habituel.
On voit par là que la vertu acquise de
tempérance facilite beaucoup l'exercice de la vertu infuse de même nom.
Comment s'exercent-elles? Elles s'exercent simultanément, de telle sorte que
la vertu acquise est subordonnée à la vertu infuse, comme une disposition
favorable. Ainsi, dans un autre domaine, chez l'artiste qui joue de la
harpe ou du piano, l'agilité des doigts, acquise par la répétition des
actes, favorise l'exercice de l'art musical qui est, non pas dans les doigts,
mais dans l'intelligence de l'artiste. Si, par suite de paralysie, il perd
toute agilité des doigts, il ne peut plus exercer son art, à cause d'un obstacle
extrinsèque. Son art pourtant reste en son intelligence pratique, comme on le
voit chez un musicien de génie frappé de paralysie. Normalement il doit y avoir
deux fonctions subordonnées qui s'exercent ensemble. Il en est de même pour la
vertu acquise et la vertu infuse de même nom[11].
Seulement, chez les chrétiens plus surnaturels,
le motif explicite d'agir qui apparaît le plus est le motif surnaturel, chez
d'autres c'est un motif rationnel et le surnaturel reste un peu latent (remissus).
De même chez tel pianiste on sent davantage la technique, assez peu
l'inspiration; chez un autre c'est l'inverse. - Les motifs de raison
inférieure, qui touchent à la santé, sont plus ou moins explicites, suivant
qu'on est plus ou moins dégagé de ces préoccupations, ou suivant aussi qu'étant
bien portant, on n'a pas à penser à sa santé.
Ces vertus morales consistent dans un juste
milieu entre deux extrêmes, l'un par excès, l'autre par défaut. Ainsi la
vertu de force nous porte à garder un juste milieu entre la peur, qui fuit le
danger sans motif raisonnable, et la témérité, qui porterait à se faire casser
la tête sans raison suffisante. Seulement on peut mal entendre ce juste milieu,
Les épicuriens et les tièdes entendent garder un juste milieu, non par amour de
la vertu, mais par commodité, pour fuir les inconvénients des vices
contraires. Ils confondent le juste milieu et la médiocrité, qui se
trouve, non pas précisément entre deux maux contraires, mais à mi-côte, entre
le bien et le mal. La médiocrité ou la tiédeur fuit le bien supérieur comme
un extrême à éviter; elle cache sa paresse sous ce principe : « le
mieux est parfois l'ennemi du bien », et elle finit par dire :
« le mieux est souvent, sinon toujours, l'ennemi du bien ».
Elle finit ainsi par confondre le bien avec le médiocre.
Le juste milieu véritable de la vraie
vertu n'est pas seulement un milieu entre deux vices contraires, c'est
aussi un sommet. Il s'élève comme un point culminant entre ces
déviations opposées entre elles; ainsi la force est au-dessus de la peur et de
la témérité; la vraie prudence au-dessus de l'imprudence et de l'astuce; la
magnanimité au-dessus de la pusillanimité et de la présomption vaine et
ambitieuse; la libéralité au-dessus de l'avarice ou de la lésinerie et de la
prodigalité; la vraie religion au-dessus de l'impiété et de la superstition.
Ce juste milieu, qui est en même temps un sommet, tend du
reste à s'élever, sans dévier à droite ni à gauche, au fur et d mesure
que la vertu grandit. En ce sens celui de la vertu infuse est supérieur à
celui de la vertu acquise correspondante, car il dépend d'une règle supérieure
et vise un objet plus élevé.
Notons enfin que les auteurs spirituels
insistent particulièrement, comme l'Évangile, sur certaines vertus morales
qui ont un rapport plus spécial avec Dieu et une affinité avec les vertus
théologales. Ce sont la religion ou la solide piété, la pénitence, qui
rendent à Dieu le culte et la réparation qui lui sont dus, la mansuétude, unie
à la patience, la chasteté parfaite, la virginité, et l'humilité, vertu
fondamentale qui exclut l'orgueil, principe de tout péché. L'humilité, en nous
abaissant devant Dieu, nous élève au-dessus de la pusillanimité et de
l'orgueil, et nous dispose à la contemplation de choses divines, à l'union à
Dieu. Humilibus Deus dat gratiam. C'est aux humbles que Dieu donne sa
grâce, et il les fait humbles pour les combler. Jésus aimait à dire
« Recevez ma doctrine, car je suis doux et
humble de cœur. » Lui seul, si établi dans la vérité, pouvait parler de
son humilité sans la perdre.
Telles sont les vertus morales (infuses et
acquises) qui, avec les vertus théologales auxquelles elles sont subordonnées,
constituent notre organisme spirituel. C'est un ensemble de fonctions d'une
très grande harmonie, bien que le péché véniel vienne y mettre plus ou moins
souvent de fausses notes. Toutes les parties de cet organisme spirituel
grandissent ensemble, dit saint Thomas, comme les cinq doigts de la main. C'est
ce qui montre qu'on ne peut avoir une haute charité sans avoir une profonde
humilité, tout comme la plus haute branche d'un arbre s'élève vers le ciel au
fur et à mesure que sa racine s'enfonce plus profondément dans le sol. Il faut
veiller, dans la vie intérieure, à ce que rien ne vienne troubler l'harmonie
de cet organisme spirituel, comme il arrive, hélas 1 chez ceux qui, tout en
restant peut-être en état de grâce, semblent plus préoccupés de sciences
humaines ou de relations extérieures que de grandir dans la foi, la confiance
et l'amour de Dieu.
Mais pour se faire une juste idée de l'organisme
spirituel, il ne suffit pas de connaître ces vertus, il faut encore voir
comment elles s'exercent sous l'influence de la grâce actuelle et ne pas
ignorer les diverses formes sous lesquelles se présente le secours divin. C'est
ce que nous examinerons prochainement.
Rome, Angelico.
fr. Rég. Garrigou-Lagrange, O. P.,
La vie spirituelle, n°183.
Notes et références
1.
↑ saint Thomas, I-II,
q. 63, a. 4 : « En quoi les vertus morales acquises sont-elles
spécifiquement distinctes, en nous, des vertus morales infuses ?»
2.
↑ Cf. saint Thomas,
I-II. q. 65, a. I. Les thomistes admettent généralement cette
proposition : « Possunt esse sine caritate verae virtutes morales
acquisitae stout fuerunt in multis gentibus, sed imperfectae »
3.
↑ Cf. saint Thomas, I
II, q. 65, a.2. Dans l'état présent de l’humanité, tout homme est soit en état
de péché mortel. soit en état de grâce. Depuis la chute, l'homme ne peut en
effet aimer efficacement plus que soi Dieu auteur de sa nature, sans la grâce
qui guérit, et celle-ci n'est pas réellement distincte de la grâce
sanctifiante qui élève. Cf. saint Thomas, II II, q. 109, a. 3
4.
↑ Clément V, au
Concile de Vienne (Denzinger, Enchiridion ne 483), résolut ainsi cette question
posée sous innocent III (Dent., n° 410) : Utrum fides, caritas, aliaeque
virtutes, infundantur parvulis in baptismo. II répond : « Nos autem
attendentes generalem efficaciam mortis Christi, quae per baptisma applicatur
pariter omnibus baptizatis, opinionem secundam, quae dicit, tum parvuiis quam
adultis conferri in baptismo informantem gratiam et virtutes, tanquam
probabiliorem, et dictis Sanctorum et doctorum modernorum theologiae, magis consonam
et concordem, sacro approbante Concilio duximus eligendam. » Or, par ces
mots et virtutes, Clément V entend non seulement les vertus théologales, mais
les vertus morales, car il s'agissait d'elles aussi dans la question posée sous
Innocent III.
5.
↑ I II, q.63, a. 3.
6.
↑ Ibid, a.4
7.
↑ Ibid.
8.
↑ I Cor., IX, 27.
9.
↑ Ephes., II, 19.
10.
↑ Il suit de là que ce
pénitent connaît par expérience beaucoup plus les obstacles à vaincre que la
vertu infuse de tempérance, qu'il vient de recevoir, et qui est d'ordre trop
élevé pour tomber sous les prises de l'expérience sensible.
11.
↑ Dans le juste, la
charité commande ou inspire l'acte de la tempérance acquise par
l'intermédiaire de l'acte simultané de la tempérance infuse. Et même en dehors
de la production de leurs actes, ces deux vertus s'unissant dans la même
faculté, l'infuse confirme l'acquise .